ANAMNÈSE - Création 2021

 
 
 
 
 

Théâtre d’ombres, de reflets et de musique très vivante.

Une création partagée : La compagnie Caméléon / Les Rémouleurs

Petite liturgie profane pour quatuor pansif


Anamnèse. Issu du grec ána (remontée) et mnémè (souvenir) : réminiscence, que l’on traduit aussi par ressouvenir.

En épousant tout l'espace de l'église ou de la chapelle, Anamnèse enveloppe l'assistance et l'invite à cheminer, dans une contemplation réflexive du monde comme il va. Invention visuelle, vocale, sonore, gestuelle, littéraire, Anamnèse résiste à la description. Composée "de restes, de défauts, d'artifices en quoi consiste le monde et par quoi il trouve sa consistance", mais aussi de textes, de poèmes et de chansons qui disent le monde fortement et autrement, cette création joue avec les codes de la liturgie dans une infinie délicatesse et un insolent respect.

 
 
 
 

Anamnèse


Mêlant les mondes scéniques et dramaturgiques singuliers de nos deux compagnies, le théâtre optique des Rémouleurs et la liberté musicale et livresque de la Cie Caméléon, les fantasmagories projetées sur les pierres, les colonnes et les statues et nos voix entremêlées dans de courtes polyphonies ciselées, les ombres macabres dansant le rebetiko et les structures à résonnance Baschet apprivoisant l'acoustique sacrée, incomplète mais familière comme un album de famille, Anamnèse pense et panse notre monde, humblement mais aussi avec rage.


Textes et chansons de Norge, Antonio Gramsci, Giovanna Marini, René Daumal, Paul Verlaine, Kurt Weill inspiré par Théodore Botrel, Rainer Maria Rilke, René Char, Bernard Stiegler .


Réminiscences de Pasolini, Jeanne Moreau, Colette Magny, Luis Llach, Ingmar Bergman, Olivier Messiaen... .


La musique d'Ananmnèse


De même que l’image est composée de formes et couleurs structurées dans un cadre , la musique se construit à partir une palette sonore fabriquée en direct . Le son s’organise sous différentes formes, utilisant une instrumentation singulière : clarinette basse, duduk, voisinent avec la matière sonore plus abstraite de la percussion multi timbral Baschet et du cristal Baschet , les voix chantées, scandées, chuchotées s’infiltrant dans une polyphonie imaginée. Le choix des matériaux musicaux se fait en résonance, harmonie, contrepoint ou tension avec l’image fabriquée en direct. La musique d’Anamnèse fait appel à des mémoires concrètes de sons du quotidien, de mélodies et rythmes traditionnels comme le rebetiko grec, de référence classique : réminiscence de l’histoire musicale de chacun. La fabrication du son lié aux gestes, au souffle des instrumentistes trouve un écho avec la création de l’image par le geste des marionnettistes , une polyphonie s’écrit alors composant une partition originale : un quatuor propice à une ouverture de l’imaginaire.


Les structures sonores Bachet


Fruit d’une recherche menée par Bernard et François Baschet l’un sculpteur, l’autre ingénieur, les structures sonores Baschet ont vu le jour dans les années 50. L’innovation résidait dans l’application aux instruments d’un chapitre de l’acoustique alors inexploitée : la vibration des tiges encastrées, et en conséquence celle interne au métal. De nombreux lieux : Musées, centres culturels en France et à l’étranger ont accueilli ces instruments . La percussion est composée d’un clavier composite qui permet d’obtenir toute une collection de sons s’apparentant à plusieurs familles.


Une dramaturgie de l'image, procédés anciens et outils d'aujourd'hui


Si l’image est maintenant couramment utilisée sur les plateaux de théâtre, les procédés utilisés appartiennent la plupart du temps à des genres connus : image filmée, vidéo et parfois cinéma, ou théâtre d’ombres. Or, un autre genre de spectacle d’images a existé en France, approximativement du 17ème sie cle à la fin du 19ème : le spectacle catoptrique, utilisant lanternes magiques, miroirs sans tain, « camera oscura », praxinoscopes et autres boîtes optiques. Ce genre illustré notamment par Robertson au 18ème siècle et Emile Reynaud à la fin du 19ème , a eu une vogue exceptionnelle durant deux siècles, avant de disparaître, tué par l’invention qu’il avait lui-même engendré : le cinématographe. Ces spectacles utilisaient comédiens, accessoiristes, manipulateurs, projectionnistes et musiciens. Depuis une trentaine d’années maintenant, pour la compagnie des Rémouleurs comme pour d’autres, j’ai entrepris de rendre vie à ces techniques oubliées, en mettant à leur service les matériaux et les outils offerts par la technologie contemporaine : lampes H.M.I., verres anticaloriques, miroirs souples et optiques de hautes qualité. Pour expliquer ma démarche, la comparaison avec l’univers de la marine pourrait fournir une analogie satisfaisante : lorsque l’arrivée de la vapeur les a rendu obsolètes, les clippers et autres trois mats du 19ème siècle étaient parvenus à une quasi-perfection technologique. C’est le monde de la course contemporain qui a relancé ces techniques, leur assignant de nouveaux objectifs. Dans notre société, où le spectateur est abreuvé d’images dès son plus jeune âge, où la télévision impose sa présence dans pratiquement tous les foyers, où le cinéma recourt sans cesse à de nouveaux « effets spéciaux », la présence de l’image sur un plateau de théâtre ne peut plus, ne dois plus se justifier par la simple volonté d’éblouir, de fasciner. Les images que mes machines produisent ont un autre grain que celui de l’image vidéo ou cinéma, leur fabrication se fait en direct, à vue, à l’aide de principes optiques simples, artisanaux. C’est du théâtre.

Olivier Vallet, Montreur d’ombres, comédien, concepteur d’effets spéciaux lumineux et créateur des machines d’Anamnèse. Co-directeur artistique des Rémouleurs Prix « Lumière » aux Trophées Louis Jouvet en 1998, 2000 et 2002 Prix A.R.T.S. (Arts, Recherche, Technologies et Sciences) en 2009 (en collaboration avec François Graner, CNRS, et Patrice Ballet, Laboratoire Interdisciplinaire de Physique). Lauréat du programme « Hors les Murs » 2013 de l’Institut Français.


Distribution


Sophie Chénet et Bénédicte Jucquois, musique et jeu
Florence Boutet et Anne Bitran, manipulations, chant et jeu
Création lumière, Anne Bitran
Inventions lumineuses, Olivier Vallet


Aspects techniques


Création : 26, 27 et 28 février 2021, 19h30, Chapelle Saint Antoine, 22290 Tressignaux
Quatre personnes en tournée
Spectacle tout public, à partir de 10 ans
Jauge : adapter en fonction du lieu
Espace scénique : une chapelle de 18 m de long minimum, 9m de large, hauteur 4m minimum.
Régie lumière autonome, depuis le plateau. Puissance minimum requise : 2 x 16A
Fiche technique complète sur demande.